Niché à la périphérie d'Otter Lake, ce qui était autrefois connu sous le nom de lac Squaw et de lac de l'Indienne a subi un changement de nom fondé sur la reconnaissance et le respect de l'histoire de la terre, de ses habitants et de son héritage.
Le nom d’origine, Squaw Lake, remonte à l’époque où la région était habitée par la nation algonquine, plus précisément par une tribu connue sous le nom de « Bald Head », ou en français, « Les Têtes-de-Boule ».
Ils se sont établis dans cette région pour des raisons pratiques : deux rivières, la Picanoc et la Coulonge, y coulent du nord au sud. Ces cours d’eau constituaient à l’époque des voies de communication essentielles, de véritables autoroutes naturelles. Le canot était alors le principal moyen de transport pour le peuple algonquin. Lorsque les hommes partaient chasser vers le nord, les femmes et les enfants demeuraient au bord du lac.
Les rivières leur offraient une voie d’évacuation en cas d’urgence, garantissant ainsi leur sécurité et un refuge. Lorsque Martin Leduc et Danielle Marchand ont acquis la pourvoirie du lac Squaw en 2006 — aujourd’hui connue sous le nom de Pourvoirie Tisonagan Lodge — ils ignoraient la véritable signification du mot « Squaw ». À l’époque, ils croyaient sincèrement qu’il s’agissait simplement d’un terme désignant une femme autochtone. Ils étaient loin de se douter que ce mot était en réalité péjoratif, porteur d’une connotation d’avilissement et d’objectivation des femmes autochtones.
Ce n’est qu’une dizaine d’années plus tard, en recevant des courriels et des messages sur leur page Facebook les accusant de racisme, qu’ils ont pris conscience du caractère problématique de ce nom.

C’est ainsi qu’ils ont entrepris des recherches sur l’histoire et les implications culturelles de ce nom. Avec l’appui de dirigeants et d’experts de la communauté Réparations de petits moteurs • Ventes • Locations Small Engine Repairs • Sales • Rentals 31 Avenue Victoria Shawville omalleysequipment@gmail.com locale, les propriétaires ont pris la décision qu’il était temps d’adopter un nom plus respectueux.
Cette démarche les a menés à une rencontre déterminante avec Shirley Tolley, représentante des femmes au sein du conseil tribal de la Nation algonquine anishnabe. Elle a joué un rôle clé en les aidant à mieux comprendre la portée culturelle de leur geste et l’importance de choisir un nom qui honore l’héritage autochtone de ces terres.
Il y a environ cinq ans, une rencontre a été organisée entre les propriétaires, la MRC de Pontiac et Mme Tolley afin d’explorer des noms potentiels qui rendraient hommage au peuple algonquin et à sa langue.
Le ministère de la Toponymie du Québec avait entre-temps retiré officiellement le nom du lac, le laissant sans désignation officielle. Rebaptiser un plan d’eau n’est pas une démarche simple, car de nombreux noms ont déjà été attribués au fil des ans.
Après réflexion et consultations, le choix s’est arrêté sur le nom « lac Shinwõk », qui signifie « pin blanc » en langue algonquine. Le pin blanc, symbole de force et d’endurance, incarne la résilience du peuple algonquin qui habite ces terres depuis des générations. Dans le cadre de cette démarche de réconciliation et de respect, les propriétaires ont également choisi de renommer leur entreprise, qui porte désormais le nom de Pourvoirie Tisonagan Lodge.
« Tisonagan » signifie « piège » en langue algonquine, un clin d’œil à l’histoire de la loge liée à la trappe et au commerce. Bien que le nom du lac et du gîte ait été modifié, la transition est loin d’être achevée.
Elle implique la refonte complète du site web de l’entreprise, la mise à jour des brochures, le changement des adresses électroniques ainsi que le remplacement du matériel promotionnel et des enseignes. Ce processus prendra probablement plusieurs années, a indiqué M. Leduc, mais les propriétaires sont convaincus qu’il vaut la peine de consacrer tous ces efforts pour honorer les personnes qui ont habité cette terre bien avant eux.